Manaf Nurudeen à Doha avec Thomas Herbert, le directeur financier de la KAS Eupen, qui lui a remis le bonjour et le soutien de son club.
Manaf Nurudeen : « La participation à la Coupe du monde est un rêve qui s’est réalisé »
Le gardien de but Abdul Manaf Nurudeen est le deuxième joueur de l’histoire de la KAS Eupen à avoir participé à la Coupe du Monde de la FIFA à Doha. Quatre ans après Moussa Wague, qui a disputé la Coupe du monde 2018 pour le Sénégal, Abdul Manaf faisait partie de la sélection du Ghana. Malgré une victoire 3-2 contre la Corée du Sud, le Ghana a manqué sa qualification pour les huitièmes de finale d’un point après des défaites contre le Portugal (2-3) et l’Uruguay (0-2). Depuis le début de la semaine, le joueur de 23 ans est de retour de la Coupe du monde au Qatar et s’entraîne à nouveau avec l’équipe. Dans une interview, il nous livre ses impressions sur sa participation à la Coupe du monde.
Le retour de la Coupe du monde a certainement été synonyme de choc thermique pour toi. De la chaleur du Qatar à Eupen, où règne actuellement un gel permanent. Comment cela s’est-il passé pour toi ?
Je trouve toujours que les périodes d’automne, d’hiver et de printemps à Eupen sont très froides, mais je me suis entre-temps habitué au climat. Mais là, la transition était déjà extrême. D’autant plus qu’après la Coupe du monde au Qatar, j’ai encore pu passer quelques jours au Ghana avec ma famille. Dans les deux pays, il fait actuellement environ 30°, alors les températures négatives à Eupen sont déjà particulièrement violentes.
Tu fais allusion à ton pays, le Ghana : Comment est perçue la performance de l’équipe là-bas, avec notamment une victoire sur la Corée du Sud ?
Les sentiments sont mitigés, dans mon pays et dans mon équipe, mais le positif l’emporte malgré tout. Nous pouvons être fiers d’avoir réussi à nous qualifier pour la Coupe du monde et d’avoir fourni une bonne performance dans l’ensemble. Cela a montré le potentiel de l’équipe et nous permet regarder vers l’avenir avec confiance. D’un autre côté, nous sommes également déçus de ne pas avoir concrétisé de bonnes occasions de but contre l’Uruguay, notamment un penalty. Car nous avions espéré mieux avec une équipe jeune, talentueuse et ambitieuse et notre entraîneur Otto Addo.
Que signifie pour toi le fait d’avoir été sélectionné comme joueur du Ghana lors de cette Coupe du monde ?
Pour moi, la participation à la Coupe du monde a été une expérience unique qui m’a rendu très heureux. D’autant plus que dernièrement, j’ai connu une période difficile ici au club, avec peu de temps de jeu. C’était d’autant plus beau pour moi que le rêve de participer à la Coupe du monde avec l’équipe nationale du Ghana s’est réalisé. J’en suis très reconnaissant.
Qu’est-ce que l’on ressent de l’atmosphère de la Coupe du monde en tant que joueur ?
Bien sûr, nous étions la plupart du temps confinés dans notre hôtel et sur le terrain d’entraînement. Néanmoins, tu en perçois une partie et c’est déjà grandiose lorsque tu es en route avec le bus de l’équipe, par exemple de l’aéroport à l’hôtel, ou encore sur le chemin du stade et dans le stade même, de vivre et d’apprécier l’ambiance. Cela m’a beaucoup impressionné.
Cette Coupe du monde a-t-elle été le point culminant de ta carrière sportive jusqu’à présent ?
Définitivement, et de loin. C’est quelque chose que je n’oublierai jamais. C’est le rêve de tout footballeur de participer à une Coupe du monde.
Tu n’as pas eu de minutes de jeu. As-tu néanmoins le sentiment que ces quatre semaines de travail avec l’équipe nationale t’ont fait progresser ?
Absolument. L’entraînement et la cohabitation avec l’équipe nationale te font à chaque fois avancer un peu plus. Tu as d’autres entraîneurs et d’autres joueurs qui évoluent dans les meilleures ligues. On y apprend toujours beaucoup et je sens aussi que j’ai fait des progrès. Cela m’a aussi rendu plus fort pour mon travail à la KAS Eupen et me donne une nouvelle motivation, dont nous avons tous besoin pour atteindre notre objectif, le maintien.
La Coupe du Monde de la FIFA s’achève ce week-end avec la finale entre la France et l’Argentine mais aussi avec le match pour la troisième place entre la Croatie et le Maroc, premier pays africain à atteindre les demi-finales. Qu’est-ce que cela signifie pour le football de ton continent ?
Cela signifie beaucoup, parce que par le passé, les équipes africaines ont toujours eu du mal à s’imposer en phase finale de la Coupe du monde et à atteindre une demi-finale. Certaines en ont été proches, comme le Ghana en 2010, où nous avons été éliminés par l’Uruguay après un match dramatique et la séance de tirs au but en quart de finale. Le fait que le Maroc se soit maintenant hissé jusqu’en demi-finale constitue un grand pas pour le football africain.